La bibliothèque de classe est une activité pédagogique ignorée dans la plupart des écoles tunisiennes, alors même que c’est un outil qui renforce le plaisir de la lecture chez les enfants et qui stimule leur imagination.
En Tunisie, deux difficultés sont actuellement identifiées comme les principaux freins de mise en place d’une telle activité : la motivation (plus celles des enseignants que des élèves) et l’informatisation, ou plus précisément la numérisation, des livres.
Comment inciter un élève à lire des textes longs ?
L’une des réponses les plus envisageables pour favoriser la création de bibliothèques de classe, consiste à utiliser l’outil pédagogique de « storytelling ». L’élève serait le réalisateur de son propre livre, mais également l’acteur et le conteur de l’histoire. L’appropriation du texte passerait par la production écrite.
En effet, s’inspirant d’une œuvre littéraire, préalablement découverte, l’enfant reproduit une histoire dont il est à la fois le héros et le scénariste. Cependant, il faut veiller à ne pas entraver la créativité de l’élève, s’il ne donne pas une interprétation authentique de l’histoire lue, car bien souvent, l’authenticité est relative et varie en fonction de l’appropriation de chacun. Ainsi, le storytelling permet à la fois de s’exprimer individuellement, mais aussi dans le cadre d’un travail de groupe. Il favorise surtout l’échange et la transmission orale.
De la complémentarité des matières
La bibliothèque de classe permet surtout de combiner différentes matières et de travailler sur des apprentissages transversaux. Les élèves peuvent interpréter des pièces de théâtre écrites par leurs soins (ou adaptées d’œuvres connues), dessiner des images pour illustrer leurs productions, traduire leurs créations dans d’autres langues…
Ainsi, la mise en place d’une bibliothèque de classe, ne permet pas seulement de travailler simultanément sur différents objectifs pédagogiques et de développer le travail transversal, mais elle constitue aussi un formidable mécanisme pour favoriser la lecture et stimuler la créativité et la curiosité des élèves.
Jamel Ben Jbara, enseignant TAT, Médenine-Tataouine